Tétine: pour ou contre
Je vous annonçais le compte-rendu de notre riche débat à propos de la tétine. Le voici:
Voici quelques jours, j'entrai dans notre chambre et vis Jeanne, l'air radieux, une tétine en bouche. Elle suçotait à tire-larigot. S'agissant du premier grand choix éducatif qui se présentait à nous et Jeanne n'ayant probablement pas pu déballer la tétine toute seule, je protestai vigoureusement auprès de Margaux: le père avait été écarté d'une décision de la plus haute importance!
Mécontent de cette mise à l'écart, je pris évidemment le parti des contempteurs de la tétine. Voici mes principaux arguments:
- La tétine constitue un moyen trop facile de faire taire un bébé. On risque, en répondant aux pleurs par la tétine, de passer à côté des causes profondes de la détresse du bébé (faim, digestion difficile, ennui, rencontre avec un grand méchant loup, ...);
- A l'inverse du pouce, le bébé peut perdre sa tétine. Il pleurera alors jusqu'à ce que les parents la lui rendent.
- Le bébé perdant difficilement les habitudes qu'il acquiert très tôt, il risque de garder la tétine à l'âge où il commence à parler. Or, nous avons tous vu de petits enfants crachoter dans leur tétine au lieu de produire des sons distincts.
Je dois reconnaître que les arguments de Margaux étaient, eux aussi, frappés au coin du bon sens: besoin de succion, tétine meilleure pour les dents et le palais que le pouce, tétine prévenant la mort subite du nouveau-né (la tétine aide les bébés à s'endormir plus vite et ils dorment donc plus souvent dans la position où on les a couchés, soit sur le dos), tétine plus facile à maintenir propre que le pouce, ...
En parents responsables, nous avons abouti à une solution de compromis: la tétine ne sortira pas de la chambre... et comme la responsabilité n'exclut pas la souplesse, Jeanne a déjà fait de nombreuses apparitions hors de sa chambre avec la tétine en bouche.