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Le blog de Jeanne
25 août 2006

Le bain

Quand on a tout essayé pour calmer Jeanne, qu'on l'a nourrie, promenée (j'ai découvert ces jours-ci les joies de la hotte ventrale, véritable substitut du ventre maternel, ersatz qui permet au papa d'être à son tour un peu enceint et au bébé de revivre quelques sensations de sa vie utérine, sensations qui, chez Jeanne, s'expriment par des regards qui semblent dire: "Ah... c'était le bon temps!"), quand on lui a massé longuement le ventre dans le sens des aiguilles d'une montre (je sais, j'apprends vite), qu'on lui a fait écouter toute la suite n°3 pour orchestre de Bach (nous ne reculons devant rien), qu'on lui a parlé doucement en forçant sur les graves, qu'on lui a expliqué que ce qui ne tue pas rend plus fort (comme disait l'autre), qu'on l'a changée alors que la couche ne présentait pas de preuve irréfutable de salissure (les petits pipis sont rapidement absorbés et comme ils n'ont pas d'odeur, il est souvent impossible de conclure avec certitude à leur absence, comme d'ailleurs à leur présence... qu'attend-on pour inventer les couches qui se colorent au contact de la miction? - que font les chimistes chez Procter & Gamble?), quand on a fait tourner le mobile au-dessus de son visage, qu'on a allumé la lanterne magique qui projette Elmer l'éléphant au plafond, quand donc toutes les armes conventionnelles ont été utilisées, il reste la bote secrète de papa: le bon bain chaud (37°, pas un de plus, pas un de moins et un peu d'huile).

Jeanne s'est déjà baignée dans tout ce qui peut contenir quelques litres d'eau dans la maison: les éviers, le bain, sa baignoire-seau, ...  et c'est chaque fois le même enchantement: elle s'apaise immédiatement et sombre dans une sorte de somnolence béate qui dure jusqu'à ce qu'une crampe saisisse l'avant-bras parental qui soutenait soigneusement sa petite nuque. Vient alors le moment du séchage minutieux, puis de l'habillage. On retombe alors sur ce que je décrivais plus bas: les 24 pressions et boutons viennent gâcher la fête et, parfois, tout est à recommencer: Elmer, le mobile, mais pas Bach, quand-même: j'ai le sens du sacrifice, mais il y a des limites... En général je demande alors à Margaux ce qu'elle a encore bouffé pour faire souffrir ainsi sa pauvre fille et décrète que c'est elle qui, forcément responsable des problèmes de digestion occasionnés par son propre lait, doit prendre le relais... et elle s'en charge, sans me tenir rigueur de cette mauvaise foi, avec souvent plus de succès que moi.

Exténué mais ravi, je me dis alors que rien ne vaut une mère.

N.B. Je sais que mes lecteurs sont des lectrices, alors... je flatte la maman. Ouh le vilain!

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