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Le blog de Jeanne

6 novembre 2006

Baby party in London

Nous rentrons à l'instant de Londres où nous avons passé quelques jours. Jeanne y a rencontré Oliver (le très mignon et très sage fils d'Amina et de Nicolas: presque 3 mois), Tao (le magnifique fils de Géraldine et de Manu: 5 mois) et Iris (la jolie et tonique fille de Clio et de John: bientôt un an et demi)... Oui, Jeanne a une vie sociale débordante, même de l'autre côté de la Manche.

On ne peut pas dire en revanche que notre fille manifeste un goût très prononcé pour les expositions. La tentative de visite de la Tate Modern fut vite écourtée: Jeanne a commencé à hurler devant un exemplaire de la "fontaine" de Marcel Duchamp (c'est peut-être d'ailleurs ce qu'il y a de mieux à faire devant une telle oeuvre). Quant à la Serpentine Gallery, je ne l'ai jamais visitée aussi vite. Il faudra, je le crains, renoncer pour un temps à ce genre d'activités. C'est dommage car nous allons à Paris le W-E prochain et que je voulais absolument visiter le nouveau Musée des Arts premiers.

Tiens, je me dis que Jeanne sera passée sous la mer avant même de l'avoir vue. Quelle époque!

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12 septembre 2006

La saga du faire-part

Jeanne a presque six semaines et des dizaines de faire-part jonchent encore le sol du salon. On pourra bientôt faire d'une pierre deux coups et souhaiter sur la petite carte une très heureuse année aux gens ou pourquoi pas les inviter au goûter d'anniversaire que nous organiserons pour sa première année. A notre décharge, nous avons vraiment joué de malchance dans cette affaire.

Nous avons d'abord accepté la très gentille proposition d'une amie graphiste qui souhaitait offrir le lay-out des cartons en guise de cadeau de bienvenue à notre fille. Nous lui avons longuement exposé nos desideratas: une ambiance parc anglais 1900, vieux landeaux, boucles blondes, ... enfin un truc rétro-chic. Nous avons reçu, quelques jours plus tard, un PDF représentant une petite fille qui semblait sortie d'un manga. Elle était accrochée à un arbre-fleur rose pétant. Après quelques tentatives infructueuses pour nous entendre sur le concept, nous avons dû mettre fin à cette collaboration pourtant très prometteuse.

Nous avons alors fait le tour des papeteries de la ville et feuilleté une bonne dizaine de catalogues de faire-part. Nous nous sommes vite rendus à l'évidence: Jeanne méritait mieux que ces cartons bleu pastel figurant tantôt un petit pied tout rose, tantôt un bébé archétypal et bien dodu (tout rose, lui aussi), dessins sous lesquels figurent le plus souvent des textes aussi régressifs et débiles que celui-ci (et je n'invente rien): "Prenez une grande dose d'amour, une pincée de câlins, laissez reposer pendant neuf mois, ...".

Il ne restait plus que la bonne vieille formule "home-made": 150 tirages d'une jolie photo de notre bébé (photos qu'il a fallu rogner une à une car elles sont curieusement sorties avec deux larges bords blancs), une bobine de corde fine, 150 jolis bristols, un poème de Victor Hugo intitulé "A Jeanne", des enveloppes et des timbres devaient faire l'affaire. C'était sans compter cette fois sur les caprices de la photocopieuse: les cartons étaient trop épais. Le préposé nous a donc suggéré d'encarter un petit feuillet que la machine accepterait d'avaler... Il proposa de mettre le tout en page pour le lendemain matin, délai qu'il ne respecta évidemment pas. Nous sommes allés pas moins de quatre fois dans cette arrière-boutique surchauffée pour régler les "derniers détails" (enfin, c'est le préposé qui considérait que le problème de lecture étrangement posé par une encre bleue sur du papier bleu constituait un "détail" - on a failli se retrouver avec un faire-part "Malevitch").

Cette saga n'a pris fin qu'il y a quelques jours et l'appartement s'est transformé depuis en atelier bricolage. Je ne suis d'ailleurs pas certain qu'il était judicieux de ma part d'acheter de la colle en spray pour fixer les photos sur les bristols.

Nous réfléchirons avant de nous marier...

6 septembre 2006

Plus qu'un kilo

Jeanne a franchi ce matin le cap des 4 kilos. Elle a donc pris 640 grammes par rapport à son poids le plus bas (le 5 août). On m'a dit que les bébés pouvaient passer une nuit sans manger dès qu'ils ont atteint 5 kilos. Pouvez-vous me confirmer cette information reconfortante? En attendant, je songe à m'inscrire à un cour d'électronique afin d'apprendre à dérégler la balance...

5 septembre 2006

Jeanne, le boulot et Dostoïevski

Cela fait maintenant deux semaines que j'ai repris le boulot et je ressemble de plus en plus à ces héros de dessins animés épuisés dont les yeux sont dessinés comme des vitres brisées en mille morceaux. Lorsque le réveil sonne, j'ai l'impression qu'il est minuit trente. J'ai d'ailleurs pris l'habitude de me réveiller avec de la musique classique car je ne pourrais plus supporter d'entendre à des heures aussi indues les salamalecs des hommes et des femmes politiques de mon pays qui se positionnent pour les élections communales (municipales, dirait-on en France).

Pourtant, je n'ai jamais été aussi préoccupé par les nouvelles du monde. Ben oui, ce monde, c'est aussi maintenant le monde de Jeanne et un papa ne peut jamais dire qu'il n'est pour rien dans la tournure que prennent les choses... A un collègue qui me félicitait pour la naissance de Jeanne apprise via le blog de mon boulot et qui me disait qu'il espérait qu'elle vivrait dans un monde devenu enfin idyllique, où la paix entre les peuples serait signée et où les oiseaux gazouilleraient tout leur soul (je caricature, rassurez-vous), j'ai répondu que je ne croyais pas que notre belle planète se transformerait en un jardin pour teletubbies. Pour montrer que ma culture ne s'arrête pas à la télévision, j'ai ajouté que je ne trouvais d'ailleurs pas ça très grave, que Jeanne saura certainement s'acclimater, et j'ai cité Dostoïevski (sisi!) qui écrit, dans Souvenirs de la maison des morts ces deux phrases magnifiques et très justes: "L'homme s'habitue à tout. C'est peut-être là sa meilleure définition"... Le collègue a dû me prendre pour un grand malade, mais c'est très exactement l'idée qui est à la base de ma conception de l'éducation d'un enfant: lui apprendre à s'adapter. Bon, là, pour l'éducation, c'est encore un peu tôt... et c'est tant mieux car je m'aperçois que mes conceptions sont encore un peu sommaires!

Vous êtes déjà plus de 300 à avoir visité le blog de Jeanne. J'espère qu'elle ne souffrira pas trop de cette notoriété précoce. Je ne veux pas la retrouver dans 20 ans à la ferme des célébrités!

2 septembre 2006

Jeanne a un mois

Eh oui, déjà un mois... comme le temps passe: bientôt l'adolescence! Jeanne a déjà beaucoup changé et nous aussi. Elle, elle est de plus en plus vive, elle tourne la tête, regarde autour d'elle, commence à sourire, à émettre des suites de petits bruits qui ne sont plus des pleurs. Nous, c'est un peu l'inverse: on est de plus en plus crevés et on ne remue plus beaucoup.

Nous commençons à connaître notre fille et savons maintenant ce qu'elle aime, pourquoi elle pleure, quand elle va dormir, quand elle va s'éveiller. A défaut de l'avoir soumise au questionnaire de Proust (je ne crois pas que Jeanne puisse déjà nous dire avec certitude quels sont ses auteurs favoris en prose), je puis vous livrer son premier "j'aime, j'aime pas". Le voici:

- j'aime ma maman. (ça, c'est très net). J'aime être dans ses bras, j'aime son lait délicieux, j'aime sa voix et peut-être déjà son visage (Jeanne a du goût). J'aime aussi mon papa (sans me vanter, je crois que c'est net aussi). J'aime quand il me baigne (sauf lorsque, comme aujourd'hui, ce grand maladroit lâche un quart de seconde ma petite tête et qu'elle cogne la paroi de la baignoire-seau). J'aime aussi quand il m'emmène, dans ses bras, faire "le petit tour de Jojo". J'aime ma tétine, Mozart et ma lanterne magique dont je contemple longuement les projections sur le plafond. J'aime le bain, malgré les maladresses de papa auxquelles je viens de faire allusion et que je lui pardonne bien volontiers (ouf!). J'aime dormir, mais pas toute seule (je n'ai qu'un mois, quand-même! Ce n'est pas un âge pour dormir seule). J'aime aussi la voiture: que voulez-vous, ça me berce... J'aime mon arrière-grand père* qui m'a dit aujourd'hui que j'étais jolie et qu'il était temps d'avoir un bel enfant dans cette famille qui, depuis lui, dégénère à chaque génération. J'aime évidemment aussi mes 4 grands-parents, mes deux tantes, Mimi, Périne et Benjamin, Pierre et Hayan, Lucero; je crois d'ailleurs qu'ils ne sont pas non plus tout à fait insensibles à mon charme. J'aime Victor Hugo même si le poème intitulé "A Jeanne" qu'il a gentiment écrit pour mon faire-part est assez mauvais. J'aime les commentaires sur mon blog: c'est plein de bons conseils et quand mes parents les suivent, ça me fait du bien.

- je n'aime pas quand ma tétine tombe (nous non plus d'ailleurs, surtout la nuit). Je déteste avoir froid, et plus encore: faim. Je n'aime pas avoir le hoquet ou des colliques. Je n'aime pas être pesée: il faut se mettre toute nue sur un grand plateau tout froid. Je n'aime pas le méchant pédiatre de l'ONE qui, après cette désagréable pesée, m'a dit que je ne grossissais pas assez vite (lui, comme ce n'est pas mon papa, je ne lui pardonne pas). Je n'aime pas le chien de mon arrière-grand-père: il pue de la gueule. Puis, j'ai changé d'avis, je n'aime pas Victor Hugo non plus: son poème est vraiment trop mauvais et je suis sûr qu'il pue aussi de la gueule.

* Ce n'est pas de la flagornerie: mon arrière-grand-père ne sait pas ce qu'est Internet et il ne lira donc jamais cette déclaration que je lui fais.

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27 août 2006

L'instinct paternel existe

Une étude menée par des chercheurs en psychologie de l'Université de Princeton a comparé les cerveaux de ouistitis pères à ceux de ouistitis sans enfants. Chez les papas, ils ont notamment observé une augmentation, au niveau du cortex préfrontal, du nombre de récepteurs à la vasopressine, hormone qui en plus d'augmenter la réabsorption d'eau en cas de désydratation, est connue pour influencer le comportement parental. La preuve par les singes: l'instinct paternet existe!

Si je n'ai pas eu, comme d'autres, de nausées ou de contractions "solidaires" (sisi, peu d'hommes s'en vantent, mais ça existe!), si je n'ai pas présenté de signes manifestes de "couvade" (certains hommes prennent, paraît-il, 10 kilos pendant la grossesse de leur femme ou sont victimes de baby-blues), j'ai néanmoins pu observer chez moi certaines manifestations de cet instinct paternel. Je pense par exemple à cette frénésie de rangement qui s'est emparée de moi dès le 22 juillet (date présumée d'accouchement). Quand on sait que Jeanne est née le 2 août, on imagine l'état de propreté de l'appartement: on pouvait manger par terre... Je songe aussi à cette tendance que nous avons, Margaux et moi, à nous éveiller quelques secondes avant Jeanne, comme pour anticiper ses appels et prévenir ses besoins. J'évoquerais enfin la facilité avec laquelle je supporte les pleurs du bébé (de mon bébé, ceux des autres m'énervent autant que d'habitude: j'ai pu le constater lors d'une consultation à l'Office National de l'Enfance) ou l'absence de tout dégoût lors des séances de change.

25 août 2006

Le bain

Quand on a tout essayé pour calmer Jeanne, qu'on l'a nourrie, promenée (j'ai découvert ces jours-ci les joies de la hotte ventrale, véritable substitut du ventre maternel, ersatz qui permet au papa d'être à son tour un peu enceint et au bébé de revivre quelques sensations de sa vie utérine, sensations qui, chez Jeanne, s'expriment par des regards qui semblent dire: "Ah... c'était le bon temps!"), quand on lui a massé longuement le ventre dans le sens des aiguilles d'une montre (je sais, j'apprends vite), qu'on lui a fait écouter toute la suite n°3 pour orchestre de Bach (nous ne reculons devant rien), qu'on lui a parlé doucement en forçant sur les graves, qu'on lui a expliqué que ce qui ne tue pas rend plus fort (comme disait l'autre), qu'on l'a changée alors que la couche ne présentait pas de preuve irréfutable de salissure (les petits pipis sont rapidement absorbés et comme ils n'ont pas d'odeur, il est souvent impossible de conclure avec certitude à leur absence, comme d'ailleurs à leur présence... qu'attend-on pour inventer les couches qui se colorent au contact de la miction? - que font les chimistes chez Procter & Gamble?), quand on a fait tourner le mobile au-dessus de son visage, qu'on a allumé la lanterne magique qui projette Elmer l'éléphant au plafond, quand donc toutes les armes conventionnelles ont été utilisées, il reste la bote secrète de papa: le bon bain chaud (37°, pas un de plus, pas un de moins et un peu d'huile).

Jeanne s'est déjà baignée dans tout ce qui peut contenir quelques litres d'eau dans la maison: les éviers, le bain, sa baignoire-seau, ...  et c'est chaque fois le même enchantement: elle s'apaise immédiatement et sombre dans une sorte de somnolence béate qui dure jusqu'à ce qu'une crampe saisisse l'avant-bras parental qui soutenait soigneusement sa petite nuque. Vient alors le moment du séchage minutieux, puis de l'habillage. On retombe alors sur ce que je décrivais plus bas: les 24 pressions et boutons viennent gâcher la fête et, parfois, tout est à recommencer: Elmer, le mobile, mais pas Bach, quand-même: j'ai le sens du sacrifice, mais il y a des limites... En général je demande alors à Margaux ce qu'elle a encore bouffé pour faire souffrir ainsi sa pauvre fille et décrète que c'est elle qui, forcément responsable des problèmes de digestion occasionnés par son propre lait, doit prendre le relais... et elle s'en charge, sans me tenir rigueur de cette mauvaise foi, avec souvent plus de succès que moi.

Exténué mais ravi, je me dis alors que rien ne vaut une mère.

N.B. Je sais que mes lecteurs sont des lectrices, alors... je flatte la maman. Ouh le vilain!

22 août 2006

Le petit rot

S'il ne s'agit pas de la manifestation la plus noble du corps, c'est néanmoins celle qu'on attend avec le plus d'impatience, surtout lorsqu'il est 2h30 du matin et que le bébé a bien bu. Jeanne, petit être délicat et fort poli, hésite souvent longtemps avant de produire ce petit son qu'elle juge sans doute inélégant et inconvenant.

"Nous sommes très flattés et même très émus par cette marque de respect que tu nous témoignes, mais voudrions te délivrer ici, ma petite Jeanne, l'autorisation officielle et valable jusqu'à nouvel ordre de roter quand tu le désireras. Je tiens d'ailleurs à t'indiquer, ma chère fille, qu'en matière de bonnes manières, comme en toutes autres choses, l'adage selon lequel "entre deux maux, il faut choisir le moindre" est de pleine application. Il est donc autorisé de roter quand cela permet d'échapper à la régurgitation, voire au vomi... Le rot devient même obligatoire quand il permet à tes parents d'enfin dormir 20 minutes!"

J'ai appliqué les recettes anti-coliques postées par Marion... et elles sont efficaces. Si vous avez des trucs, astuces et ficelles pour favoriser le rot chez une enfant trop engoncée dans le bon usage, je suis également preneur.

19 août 2006

Dilution

La pédiatre nous a prescrit un "médicament" homéopathique contre les colliques de Jeanne. J'écris "nous" a prescrit pour les raisons suivantes:

1. je crois que le seul effet de l'homéopathie est l'effet placebo

2. je crois (j'espère) que la pédiatre le sait

3. je suppose que la pédiatre sait aussi que Jeanne n'est pas (encore) sensible à l'effet placebo

4. je crois donc que c'est notre bien-être, voire notre bonne conscience de parents que la pédiatre entendait "soigner" par cette prescription.

Vous aurez compris que, pour ce qui me concerne, c'est loupé!

Si quelqu'un a donc de vrais conseils à donner pour soulager les colliques, je suis intéressé. Veuillez noter toutefois que nous n'irons pas à Lourdes cette année.

N.B. Une petite question quand-même pour celles et ceux que ça intéresse: jusqu'à quel degré de dilution l'eau de la grotte de Lourdes reste-t-elle miraculeuse?

18 août 2006

The incredible shrinking baby

Nous sommes allés faire mesurer Jeanne avant-hier à l'ONE (Office National de l'Enfance). L'infirmière, charmante par ailleurs, nous a fièrement annoncé qu'elle mesurait déjà 53 cm. Pas mal, évidemment... sauf lorsqu'on sait qu'elle mesurait 1 cm de plus à la naissance. J'attends toujours la réponse à la question de savoir après combien de mois les bébés retrouvent leur taille de naissance!

Si une toise n'est pas l'autre, une balance n'est pas l'autre non plus. Jeanne pesait 3.600 Kg à l'ONE avant-hier et 3.800 Kg chez la pédiatre que nous avons vue aujourd'hui. Soit Jeanne a pris 200 grammes depuis mercredi et une belle carrière de nourrice se profile pour Margaux, soit les balances pédiatriques auraient beaucoup à apprendre des balances d'apoticaires.

Après le conflit entre l'échographe, le gyné et les différents sites internet à propos de la DPA (date présumée d'accouchement), je me demande si je ne vais pas me lancer dans la rédaction d'un traité intitulé "La mal-mesure des nourrissons: étude de la marge d'erreur dans l'étalonnage des nouveau-nés".

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